![](https://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/periodiques/visuels/grand/az2017_visuel-grand.jpg)
Toute la pièce repose sur une tension entre animalité et humanité, entre nature et culture, qui s'incarne à la fois dans les personnages (la bête sauvage qu'est le Cyclope face à l'homme de l'artifice qu'est Ulysse, avec comme figures intermédiaires les satyres mi-hommes, mi-animaux) et dans l'espace scénique, divisé en deux espaces rivaux (l'antre, lieu de la barbarie et gigantesque métaphore du ventre du Cyclope, s'oppose à l'extérieur, lieu de la civilisation). Dès lors, tout l'enjeu de la pièce est, pour Polyphème, de faire passer Ulysse du statut d'homme à celui d'animal (en refusant toute relation autre que la dévoration et en le poussant dans son antre-ventre) et, pour Ulysse, de faire passer Polyphème du statut d'animal à celui d'homme (notamment par l'instauration de l'échange commercial, de la vente).
Grotte, animalité, espace scénique, nature, sauvagerie.