Cet article s'appuie sur plusieurs exemples historiques pour illustrer les modalités d'intervention humaine face aux oiseaux ravageurs des cultures. La destruction des oiseaux est la méthode la plus couramment proposée quelle que soit l'espèce ou le type de préjudice, alors que cette stratégie obtient encore aujourd'hui de mauvais résultats dans la plupart des cas. L'étourneau, oiseau pourtant apprécié durant plusieurs siècles, est devenu dès les premiers dégâts une espèce "à détruire". Les comportements humains à l'origine de l'augmentation des ressources à disposition pour ces oiseaux n'ont jamais été remis en cause malgré les faibles résultats des interventions. Ces observations amènent à poser deux questions concernant la gestion des espèces sauvages : premièrement, peut-on appliquer la notion de gestion aux destructions d'oiseaux alors qu'il n'y a généralement aucune interrogation biologique constructive débouchant sur de la prévision ? Deuxièmement, est-ce que la faible mémoire des résultats des expériences passées dans les prises de décisions de destruction d'animaux ne met pas aussi en jeu, à côté de l'urgence politique, la faible valorisation des travaux des techniciens et scientifiques ?
Oiseaux, Ravageurs des cultures, Limitation des effectifs, Gestion.