Au Pléistocene, les mammifères des îles de la Méditerranée différaient considérablement de leurs contemporains du continent. Les ensembles fauniques insulaires étaient caracterisés par la présence d'espèces ayant subi une évolution particulière : les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne, l'Archipel Toscan, la Sicile, Malte, la Crète, les îles Egéennes et Chypre en offrent des exemples particulièrement illustratifs. Il est assez suprenant de constater que toutes ces espèces endémiques autochtones sont absentes de la faune actuelle des îles méditerranéennes, à l'exception de quelques très rares taxons limités à la Sicile, à la Crète et probablement aussi à Chypre. À présent, ces peuplements de mammifères terrestres non volants sont largement dominés par des taxons continentaux, dont l'apparition sur les îles semble résulter directement de l'intervention humaine. Il apparaît donc que l'exploitation des ressources naturelles des îles méditerranéennes, initiée durant les phases pré-néolithiques et poursuivie jusqu'aux périodes historiques, s'est déroulée sur la longue durée. Les îles constituent souvent des territoires naturels à l'intérieur desquels les espèces allochtones sont preservées.
Îles méditerranéennes, Holocène, Mammifères endémiques et anthropochores.