La cité coloniale romaine d'Augusta Raurica (environ 15 av. J-C. jusqu'au 4e siècle) sert à illustrer la possibilité d'une division socio-topographique et de l'utilisation des espèces à partir des restes osseux animaux. En particulier, les découvertes ostéologiques les plus récentes issues des fouilles des insulae 1 et 2 (Kastelen, 1991-1993) sont présentées et leur place dans l'évolution globale d'Augusta Raurica est analysée. Sont concernés plus précisément un complexe romain ancien (20-70 ap. J.-C.) et un complexe romain récent (270-320 ap. J.-C.). Un modèle typique de distribution révèle des ensembles contenant une large proportion de porcs (ainsi qu'un fort pourcentage de bassecour et d'animaux sauvages) d'une part, et une faible proportion de bovins d'autre part, ce qui désigne des zones résidentielles, et donc des groupes de populations socialement privilégiés. Les aires contenant davantage de bovins suggèrent des zones à fonctions mixtes (résidences, petit commerce, artisanat) ou des zones à caractère public (tavernes, par exemple). Les bovins étant utilisés principalement comme bêtes de somme ; par comparaison avec les porcs qui étaient souvent abattus dans les premiers stades de leur croissance, ils fournissent une qualité de viande inférieure. La littérature concernant les habitudes alimentaires romaines confirme une préférence pour le porc. Au cours du temps, on observe des changements dans les spectres animaux. Cela peut être lié à la situation économique ou politique de ces époques.
Romain, animaux domestiques, os animaux, alimentation, topographie sociale.