La conservation exceptionnelle de la matière organique permet, dans les stations en bord des lac de Suisse, une reconstitution très détaillée de la vie économique au Néolithique. Les études concernant les ossements d'animaux et les restes végétaux sont très nombreuses pour la période allant de 4300 à 2400 av. J.-C. Dans la région du Lac de Zürich, les résultats obtenus pour ce qui concerne les 37e et 36e siècles montrent un changement fondamental des conditions de l'économie et du mode de vie : l'accroissement du nombre d'ossements d'animaux sauvages (du cerf en particulier), de vestiges alimentaires de plantes ainsi que les variations de la taille des poissons, vont de pair avec la diminution de la production céréalière. Pour la même période, on retrouve un nombre tout aussi élevé d'ossements d'espèces sauvages dans d'autres régions, telles que le Lac de Constance ou ceux de Zoug, de Bienne ou de Neuchâtel et les lacs du Jura français tels que le Lac de Clairvaux. Le caractère extensif de ces phénomènes montre qu'ils sont liés aux fluctuations climatiques. Le fait est que, pour cette période, dans la région alpine, on a mis en évidence une détérioration du climat (activité accrue des glaciers, diminution de la forêt), phénomène que l'on peut lier à une montée du niveau des lacs dans les zones basses.
Néolithique, économie, changement du climat, sites lacustres, Suisse.