De l'Antiquité au XXe siècle, la confusion a régné sur l'identification des grands singes. À la période pré-transformiste, leur ressemblance avec l'Homme conduisit philosophes et savants à s'interroger sur leur nature ambiguë. Avec l'évolutionnisme, les grands singes deviennent des parents et sont considérés comme des représentations des ancêtres de l'Homme, sur le plan anatomique d'abord, sur celui des comportements ensuite. De nos jours, le développement des connaissances éthologiques sur les primates non humains dans la nature, les observations réalisées en zoo ou en laboratoire réduisent la distance qui sépare l'Homme des anthropoïdes. Aussi, certaines espèces servent-elles de modèles référentiels aux anthropologues pour élucider le déroulement de l'hominisation. Bien plus, les uns souhaitent classer les grands singes dans un groupe intermédiaire entre l'Homme et l'animal ; certains vont jusqu'à proposer de rapprocher Hommes et anthropoïdes dans une catégorie unique ; d'autres enfin veulent les doter d'un statut juridique particulier et ont rédigé une déclaration des droits des primates non humains sur le modèle de la Déclaration des Droits de l'Homme. Mutatis mutandis, les débats d'aujourd'hui rejoignent les interrogations du passé.
Singe anthropoïde, Évolution humaine, Histoire des sciences, Éthique.