Au cours de l’Holocène, les faunes mammaliennes endémiques des îles méditerranéennes ont été totalement remplacées par des cortèges modernes non endémiques dont la diversité spécifique est notablement réduite, dont la composition est conditionnée par l'introduction anthropique et dont la densité démographique globale est probablement réduite. Ce processus, initié par l'Homme et ses activités, a créé en retour des conditions biogéographiques particulières pour les sociétés humaines. L'analyse de quelques exemples archéologiques (Pré-Néolithique et Néolithique ancien), historiques (XVIe s.) et ethnographiques, principalement pris en Corse, montre que cette situation a considérablement infléchi les comportements humains, tant dans le domaine économique (chasseurs-cueilleurs et premières sociétés néolithiques) qu'en ce qui concerne les valeurs sociales accordées à la chasse moderne et les systèmes de représentations du monde animal sauvage (bestiaire symbolique). Quelques-unes des modalités de ces modifications comportementales émergent des exemples analysés. L'auteur montre combien cet aspect de l'anthropologie insulaire mériterait d'être exploré de manière plus systématique, tant pour lui-même que pour les conséquences écologiques spécifiques qu'il génère pour les espèces-gibiers.
Économies préhistoriques, particularités socio-culturelles, symbolique, îles, Méditerranée, chasse, Corse.