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Les chevaux découpés du village d'Acy-Romance et l’hippophagie en Gaule septentrionale

Patrice MÉNIEL

fr Anthropozoologica 20 - Pages 55-68

Publié le 01 février 1995

L'hippophagie est attestée en Gaule belgique, dès la fin du premier Âge du Fer, par la présence, dans les dépotoirs domestiques de sites d'habitats, d'ossements de chevaux découpés. Un silo du site d'Acy-Romance, dans les Ardennes, permet d'en présenter les principaux indices révélateurs : traces de découpe, mais aussi mode de gestion et traces de brûlures sur les dents. Mais à côté de ces restes fragmentés et mêlés à ceux des autres animaux consommés dans des dépotoirs d'habitats, des amas d'ossements découpés montrent que la consommation du cheval peut être suivie de dépôts réalisés dans des conditions particulières (Chambly, Montmartin). Il est des sites où le cheval n'est pas consommé (Titelberg, Villeneuve). De ce fait, l'hippophagie constitue un fait marquant, susceptible d'apporter d'importants éléments de distinction entre des sites d'habitats contemporains. Mais le cheval n'est pas non plus consommé dans les sanctuaires, ni dans les nécropoles, et quelques dépôts, où le cheval se trouve souvent associé à l'homme, viennent illustrer quelques possibilités de traitement de sujets non consommés. La diversité des traitements appliqués aux chevaux, sans doute à l'image de leur fonction et de leur statut dans la société gauloise, montre tout l'intérêt que représente cet animal dans l'étude des sites gaulois, et que le rejet de l'hippophagie, tel qu'il se manifeste encore trop souvent, n'a pas lieu d'être.


Mots-clés :

Archéozoologie, Hippophagie, Âge du Fer, Gaule belgique, Habitats, Sanctuaires, Nécropoles, Traces de découpe.

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