Accueil

Building-up knowledge on green marine macroalgae diversity in the Western Antarctic Peninsula: data from two molecular markers reveals numerous species with amphipolar distribution

Hélène DUBRASQUET, Ignacio GARRIDO, Paulina BRUNING, Janette REYES & Marie-Laure GUILLEMIN

en Cryptogamie, Algologie 42 (2) - Pages 21-37

Publié le 10 février 2021

Un patron de distribution amphipolaire chez plusieurs algues vertes Antarctique détecté à l’aide d’outils moléculaires

Comparés aux algues marines rouges ou brunes, des niveaux faibles de diversité et d’endémisme ont historiquement été reportés pour les macroalgues vertes de l’Antarctique (Chlorophyta). Cependant, des études récentes incluant l’utilisation de marqueurs moléculaires ont permis de revoir le statut taxonomique d’espèces que l’on croyait bien connues, révélant une diversité inattendue de la flore antarctique à l’échelle locale et régionale. Dans cette étude, des échantillons de macroalgues vertes prélevés le long de la péninsule Antarctique occidentale (de 62°S à 66°S) ont été séquencés pour deux marqueurs génétiques régulièrement utilisés pour l’identification des espèces de Chlorophytes (i.e, gènes plastidiques tufA et rbcL). Sur les 122 spécimens de Chlorophyta échantillonnés, 85 ont été séquencés pour le gène tufA et 16 pour le gène rbcL. Grâce à l’outil Nucleotide Blast de la plateforme NCBI utilisé pour comparer nos séquences à celles disponibles dans la base de données publique, nous avons identifié 11 espèces dont trois reportées pour la première fois dans la région : Rosenvingiella radicans (Kütz.) Rindi, L.McIvor & Guiry, Urospora wormskioldii (Mertens) Rosenvinge et Ulvella islandica R.Nielsen & K.Gunnarsson. De plus, l’identification moléculaire a révélé une forte correspondance (> 95%) entre nos séquences antarctiques et celles obtenues pour des espèces de l’hémisphère nord, incluant Acrosiphonia arcta (Dillwyn) Gain, Prasiola crispa (Lightfoot) Kützing, Prasiola antarctica Kützing 1849, R. radicans, Ulva sp. A-GW, U. islandica, Urospora penicilliformis (Roth) Areschoug et U. wormskioldii et confirmant la distribution amphipolaire de divers taxons de Trébouxiophycées et Ulvophycées antarctiques. La distribution amphipolaire semble plus fréquente chez les algues vertes antarctiques que chez les algues rouges ou brunes. Nous émettons l’hypothèse que des épisodes récurrents de dispersion à longue distance pourrait expliquer le faible niveau d’endémisme observé pour ce phylum le long des côtes antarctiques.


Mots-clés :

Antarctique, Chlorophyte, barcoding ADN, tufA et rbcL, distribution amphipolaire, endémisme

Télécharger l'article complet au format PDF Commander une version imprimée