Cystoseira amentacea (Phaeophyceae, Stramenopiles) se développe en ceintures au niveau de la mer le long du littoral rocheux méditerranéen. Une modélisation hydrodynamique a été utilisée pour étudier la connectivité génétique et hydrodynamique entre des populations de C. amentacea de la Baie de Marseille (Provence, France,Méditerranée nord-occidentale). 183 individus de six sites ont été génotypés avec six locus microsatellites. Les champs de courants, modélisés à grande échelle par un modèle numérique 3D, ont été forcés par l’influence des vents locaux, du Rhône et de la circulation du large. Les trajectoires lagrangiennes des propagules (zygotes ou radeaux) ont été modélisées avec le logiciel ICHTYOP sous les deux régimes de vents dominants dans la baie ; un vent de Sud-Est et un vent de Nord-Ouest (11-12 m⋅s–1). Les populations de Cystoseira amentacea sont significativement et fortement structurées et ne sont pas corrélés avec les distances géographiques ; il n’y a donc pas d’isolation par la distance (IBD). Les couples de populations ayant les FST les plus faibles sont celles connectés les courants. Le temps mis par des propagules pour voyager entre certains sites de la baie varie entre 4 et 18 h (ce qui correspond au temps de survie d’un zygote), avec une distance maximale de 23 km. En dépit de la faible capacité supposée de dispersion des zygotes, des dispersions lointaines apparaissent probables. Plusieurs hypothèses non-exclusives peuvent expliquer la structure génétique des populations de C. amentacea, telles que la dispersion de proche en proche, la dispersion lointaine de zygotes ou de radeaux par les courants pendant des coups de vents et le “priority effect” (i.e. la priorité au premier arrivant).