Cryptogamie, Algologie
36 (1) - Pages 101-119Les dinoflagellés épibenthiques et toxiques du genre Ostreopsis sont rencontrés dans tous les écosystèmes coralliens tropicaux et les régions tempérées. Jusqu'ici, neuf espèces morphologiques ont été décrites dans ce genre. Certaines produisent des composés de type palytoxine et présentent un danger pour les organismes marins et pour la santé humaine. Les espèces étant très ressemblantes au niveau morphologique, la taxonomie du genre est actuellement sujette à révision. Cette étude vise à fournir de nouvelles données concernant la morphologie, la phylogénie et la toxicité du genre, à partir de l'analyse de trente-trois souches isolées sur la côte ouest de l'île de La Réunion (Océan Indien). Deux morphotypes de tailles distinctes ont pu être identifiés : un petit morphotype (DV = 53,5 ± 6,9 µm ; W = 37.7 ± 5,6 µm) présentant une forme de goutte typique, et un grand morphotype (DV = 103,9 ± 5,1 µm ; W = 85,3 ± 6,9 µm) avec une forme très arrondie. L'analyse phylogénétique a révélé l'existence de trois espèces distinctes. Le petit morphotype correspond à deux espèces, O. cf. ovata, et une espèce cryptique jamais caractérisée auparavant. Le grand morphotype constitue un clade distinct et génétiquement homogène. La faible différence en nucléotides (p < 0,088) entre cette espèce et celle qualifiée par Sato et al., 2011 d'Ostreopsis sp. 5, suggère que les deux souches constituent une même espèce. Les tests hémolytiques n'ont montré aucune activité de type palytoxine pour les trois espèces.
