Nous avons estimé les teneurs d'ADN nucléaire de 14 taxons de Dictyotales de l'Atlantique (Espagne et États-Unis) et de la Méditerranée (Espagne) par microspectrophotométrie et analyse d'images, en utilisant DAPI (4', 6-diamidino-2-phenilindole) comme fluorochrome et les érythrocytes de poulet comme standard (RBC). Les différences observées entre les spécimens fixés en Carnoy (EtOH) et en méthanol-Carnoy (methacarn) ont été négligeables. Les données des quantités d'ADN apportées dans ce travail donnent, avec celles déjà publiées, un total de 17 taxons correspondant à set genres de Dictyotales, avec un rang de 2C de 0,7-1,7 pg. Les variations dans un même individu sont fréquentes (endopolyploïdie) et des valeurs de 8C ont été observées dans cinq espèces. Dans quatre espèces les valeurs de l'intensité de fluorescence (If) pour les noyaux 2C des gamétophytes étaient très proches au 50 des valeurs 4C des cellules végétatives des sporophytes, ce qui concorde avec la méiose et un cycle de vie diplobiontique. La disponibilité d'arbres phylogénétiques de haut consensus pour les Dictyotales a permis de déterminer les traits de l'évolution des quantités d'ADN dans ce groupe. Les estimations de la taille du génome ainsi que les nombres chromo-somiques publiés pour les Dictyotales suggèrent que l'évolution dans ce groupe a été accompagnée par de multiples phénomènes de polyploïdie masquée par de postérieures petites pertes ou gains de chromosomes (aneuploïdie). Les espèces du genre Dictyota se caractérisent par un étroit rang des valeurs 2C (0,7-0,9 pg) en comparaison avec les autres genres de Dictyotales étudiés (1,0-1,7 pg).