De nombreuses études ont montré l'utilité du code à barres ADN pour définir les frontières des espèces d'algues rouges et ont démontré en outre que notre compréhension de la diversité biologique et de la biogéographie des représentants de ce groupe était loin d'être complète. Nous avons donc constitué des bibliothèques de séquences code-barres ADN des algues rouges canadiennes et françaises. Dans le présent article, nous présentons des résultats concernant la diversité de représentants des Nemaliales. Quatre-vingt-sept individus des côtes du Canada et de la France ont été étudiés, avec un échantillonnage incluant des spécimens provenant de trois océans (Pacifique, Arctique, Atlantique) et deux mers (la Manche et la Méditerranée). Nos séquences confirment bien la présence et la définition de chacune des 15 espèces de Nemaliales que nous nous attendions à récolter dans ces régions, les séquences de leurs représentants ayant entre elles des divergences génétiques ≤ 1 , à l'exception de Nemalion helminthoides (Velley) Batters dont il est apparu que les représentants étudiés constituent cinq lignées différentes, distantes génétiquement entre-elles de 10 à 18 . Deux spécimens de Bretagne et des Asturies ont été rapportés à Nemalion helminthoides; nous avons proposé provisoirement de nommer nos récoltes du Pacifique Nemalion vermiculare Suringar mais une séquence d'un spécimen de la localité type est nécessaire pour avoir une certitude; nous avons ressuscité le nom Nemalion lubricum Duby pour le spécimen méditerranéen de ce genre et ressuscité le nom Nemalion multifidum (F. Weber et D. Mohr) Chauvin pour des spécimens récoltés des deux côtés de l'océan Atlantique nord et différant morphologiquement de N. helminthoides. Nous avons aussi découvert le stade encroûtant de Scinaia interrupta (A.P. de Candolle) M.J. Wynne dans les eaux pacifiques canadiennes, ce qui représente une extension significative de la zone de distribution actuellement connue de cette espèce. Enfin, nos analyses Bayésiennes du gène nucléaire codant pour l'ARN ribosomique 28S (large subunit ribosomal DNA ou LSU) confirment que Whidbeyella cartilaginea Setchell et N.L. Gardner doit être placé dans les Scinaiaceae; cette position systématique avait jusqu'ici été proposée sans certitude, sur la base de l'existence, chez cette espèce, de caractéristiques morpho/anatomiques particulières.
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