Lamprothamnium succinctum, charophyte tolérante au seul, croît dans des environnement salins non marins. Chara australis, charophyte sensible au sel, vit en eau douce. Les réponses électro-physiologiques des cellules inter nodales de ces espèces à une augmentation de la teneur en Na+ de leur milieu sont modélisées et comparées. Les deux charophytes présentent une plus forte conductance de base dans les milieux riches en Na+. Lamprothamnium est capable de maintenir une différence de potentiel (PD) au repos hautement négative par augmentation du taux de protons pompés. Les cellules de Chara, dans un milieu à forte teneur en Na+ répondent de façons plus variées. Cependant, même quant elle se produit, l'augmentation du pompage ne prévient pas la dépolarisation de la PD membranaire de - 243 ± 15 mV (5 cellules) à - 188 ± 15 mV (5 cellules), au delà d'un temps d'exposition moyen de 64 mn dans un milieu à forte teneur en Na+. De plus, la pompe à protons devient très sensible à la fois à la dépolarisation et à l'hyperpolarisation imposées à la membrane par la pression du voltage. Une telle inhibition de la pompe entrave le rétablissement de la PD négative au repos après l'application d'une tension ou d'un potentiel d'action spontanée. La signification des petites différences dans un transporteur rendant la plante tolérante au sel est discutée à la lumière des adaptations évolutives.