Blue-greenish acrochaetioid algae in freshwater habitats are “Chantransia” stages of Batrachospermales sensu lato (Rhodophyta)

Les algues acrochétioïdes bleu vert des eaux douces sont des stades « Chantransia » des Batrachospermales sensu lato (Rhoduphyta). Quatorze souches d’algues acrochétioïdes d’eau douce provenant de diverses régions du monde ont été analysées, notamment l’espèce à thalle rouge Audouinella hermannii, l’espèce douteuse à thalle bleu vert A. pygmaea et des stades “Chantransia” de diverses espèces appartenant aux Batrachospermales sensu lato (Batrachospermaceae, Lemaneaceae et Thoreaceae). Quatre souches (deux stades “Chantransia” et deux espèces d’Audouinella, A. hermannii et A. pygmaea) ont été testées dans des conditions expérimentales de température (10-25 oC), d’irradiance (65 et 300 μm photons m–2 s–1) et de photopériode (cycles lumière/obscurité de 16/8 h et 8/16 h). La couleur des thalles est proposée comme le seul caractère végétatif permettant de distinguer Audouinella des stades “Chantransia”, ces derniers étant bleu verdâtre tandis que les thalles rougeâtres sont de vrais Audouinella (aussi capables de former des structures reproductrices autres que des monosporocystes, par exemple des tétrasporcystes). On prouve que quelques souches de A. pygmaea sont en fait des stades “Chantransia”, soit qu’elles produisent de jeunes gamétophytes, soit qu’elles dérivent de carpospores. On n’a pas pu associer la morphologie d’A. pygmaea à une espèce particulière ; il doit donc être considéré comme un complexe impliquant de nombreuses espèces des Batrachospermales s.l., tout comme A. macrospora. En conséquence, nous recommandons que toutes les algues acrochétioïdes d’eau douce à thalle bleu vert soient considérées comme des stades “Chantransia” de diverses Batrachospermales s.l. et que les descripteurs informels “pygmaea” et “macrospora” soient utilisés pour désigner ces deux morphologies distinctes. L’induction de gamétophytes a eu lieu dans des conditions beaucoup plus larges que lors des observations antérieures, ce qui implique que les exigences dans ce domaine sont propres à chaque espèce. Bien qu’une certaine plasticité phénotypique ait été mise en évidence, la température, l’irradiance et la photopériode affectant divers caractères morphologiques, aucune des algues n’a montré de variation dépassant les limites données par les études taxinomiques traditionelles. Chez les algues étudiées, aucune tendance générale n’a été observée liant des caractères végétatifs ou reproductifs en réponse à la température, à l’irradiance ou à la photopériode ; on note seulement des réponses spécifiques pour certaines algues ou certains caractères. Les effets de la température et de l’irradiance sur les caractères morphologiques ont été plus évidents, de même que de fortes interactions entre ces variables, tandis que peu de différences on été généralement trouvées en réponse à la photopériode et le rayonnement.