Les spécimens d’herbier constituent une ressource importante et centrale pour la recherche sur la biodiversité. Rendre ces données accessibles sous forme numérique aux utilisateurs représente de nombreux défis, en particulier la transcription des métadonnées associées aux étiquettes des échantillons. Dans cette étude, nous avons utilisé le projet de science participative « Les Herbonautes » et le réseau Récolnat pour retranscrire les données spécifiques de toutes les étiquettes de spécimens d’herbier contenues au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris d’une famille de plantes tropicales, les Annonaceae. Nous avons comparé cette base de données avec les données de biodiversité en libre accès et des listes taxonomiques expertes. Nous avons étudié l’apport de ces spécimens nouvellement transcrits au niveau spatial et taxonomique à l’échelle mondiale et nationale. Au total, 20 738 spécimens ont été transcrits sur une période de plus de deux ans, contribuant ainsi à enrichir et à étendre considérablement les données précédemment disponibles sur les spécimens et les espèces d’Annonacées au niveau mondial. Nous montrons que plusieurs régions, principalement en Afrique et en Asie du Sud-Est, non couvertes par les données en ligne, sont uniquement disponibles dans l’herbier P, probablement liées à l’histoire de l’exploration botanique du Muséum. Tout en reconnaissant les défis rencontrés lors de la transcription de spécimens historiques par les scientifiques citoyens, cette étude souligne l’impact positif de l’ajout de spécimens aux données globales à la fois aux niveaux spatial et temporel. Ceci est révélateur pour les chercheurs, les gestionnaires de collections, les décideurs politiques ainsi que les bailleurs de fonds. Ces ensembles de données seront précieux pour de nombreuses études futures dans le cadre de la recherche sur la biodiversité, notamment sur l’écologie, l’évolution, la conservation et sur l’impact du changement climatique sur la biodiversité.
Annonaceae, transcription participative, GBIF, conservation, écologie, Madagascar