La moitié des Bignoniaceae sont des espèces à port lianescent. Des travaux récents ont proposé de nouveaux découpages dans les groupes entièrement lianescents, notamment pour les tribus des Bignonieae et des Tecomeae s.s. Nus avons ici rassemblé, sectionné et analysé les tiges de 83 Bignoniaceae grimpantes, comprenant tous les genres de Bignonieae et trois autres de Tecomeae s.s. largement cultivées, afin de trouver des caractères d’intérêt taxonomique permettant de décrire précisément la diversité anatomique de leurs écorces, en rapport avec les dernières phylogénies. Nous avons pu reconnaître 19 synapomorphies potentielles de la tige et de l’écorce à l’échelle de clades ou de genres lianescents, telles que – entre autres – le phloème fibreux des Fridericia Mart. emend L.G.Lohmann et alliés, la présence exclusive de sclérites dans le phloème régulier de Pleonotoma Miers, ainsi que de fibres étirées radialement chez Manaosella J.C.Gomes. La combinaison de ces caractères nous a permis de construire une première clé d’identification des écorces pour la détermination générique des Bignoniaceae lianescentes, même en l’absence de toute autre donnée morphologique. Nos résultats confirment l’importance de l’anatomie de l’écorce dans la compréhension de la taxonomie et de la phylogénie, et donc de la diversification.
Bignoniaceae, cellules compagnes du phloème, fibres phloémiennes, lignification, périderme, phloème tertiaire, rayon limitant, sclérites phloémiennes