La structure de l’écorce d’Adansonia digitata L. est décrite en détail. Les caractères communs avec les autres Malvaceae comprennent la présence de rayons fortement dilatés, ainsi que de cellules et de poches à mucilage, des cristaux d’oxalate de calcium en oursins contenus dans les cellules du parenchyma cortical et des rayons phloémiens, une disposition stratifiée des éléments conducteurs du phloème et des massifs de parenchyme axial, la présence de fibres associées au phloème secondaire et disposées en bandes tangentielles. Ces fibres sont plus longues (2,8-8,6 mm) et plus abondantes que les fibres libriformes (1,7-2,2 mm) reconnues dans le bois de cette espèce. L’importance du parenchyme, tant dans les sections axiales et radiales du phloème secondaire, que dans le pseudocortex, est un fait remarquable. En raison de la complémentarité des tissus fibreux et parenchymateux, le phloème secondaire peut participer efficacement au soutien et semble bien jouer un rôle important dans la stabilité biomécanique du tronc. L’activité méristématique des rayons phloémiens dilatés et du pseudocortex explique un épaississement significatif de l’écorce, pourtant associé à une très faible desquamation des zones superficielles du phloème secondaire. Dans ces dernières, comme d’ailleurs dans l’écorce âgée, la mise en place ultérieure d’un phellogène n’a pas été observée : il n’y a donc pas de rhytidome. Le suber mince et translucide, produit par le phellogène continu issu de l’assise sous-épidermique, permet la photosynthèse des cellules chlorophylliennes du phelloderme et du pseudocortex, même lorsque les individus sont défeuillés, contribuant probablement à leur survie dans des conditions climatiques sévères. Enfin, la formation d’éléments conducteurs phloémiens à partir d’initiales cambiales fusiformes par divisions transversales anticlines chez A. digitata est signalée pour la première fois dans les Malvaceae sensu lato.
Anatomie d’écorce, biomécanique, fibres, cellules et cavités à mucilage, suber translucide.