La flore de la Haute Sangha, tout comme celle de la République du Congo dans son ensemble, se développe dans le couloir du « Sangha river » de la région Guinéo-Congolaise. Encore mal connue, elle est étudiée suivant un gradient floristique Sud-Ouest–Nord-Est, correspondant à une distribution phytogéographique s’étendant de l’élément atlantique (nigéro-camerouno-gabonais) à l’élément camerouno-congolais. À cheval sur la rivière Sangha, l’aire d’étude est subdivisée en trois secteurs dont la zone centrale est la charnière floristique entre le Sud-Ouest et le Nord-Est. L’inventaire des individus de dbh ≥ 10 cm recense 387 epèces dont 12 marquent le secteur Sud-Ouest, 18 le secteur Nord-Est et six le secteur central. La distribution verticale distingue trois strates dans lesquelles le pourcentage d’espèces oscille de 24 à 42 %. La diversité floristique, interprétée à base des indices de Shannon (6,51 à 7,89) et de Simpson (0,96 à 0,99) et, des corrélations de similarité de Jaccard (31 à 38 %) et de Sørensen (62 à 76 %) authentifie un changement floristique le long du gradient d’étude, sans dominance particulière, comme le montre l’indice de Pielou (0,85 à 0,93). Le secteur central est celui qui possède les valeurs de diversité floristique les plus faibles. La composition floristique des trois secteurs montre, concomitamment, une diminution du nombre d’individus pour certaines espèces, et pour d’autres une extinction de leur aire de répartition, au fur et à mesure que l’on se rapproche ou que l’on s’éloigne de la rivière Sangha. Les caractéristiques écologiques de la flore revèlent 77 % des sarcochores et 88 % de mésophylles. La valence écologique et le coefficient d’abondance-dominance montrent que 72 % d’espèces sont ubiquistes, leur densité est comprise entre trois et cinq individus/ha.
République du Congo, diversité floristique, indices écologiques, région Guinéo-Congolaise, Haute Sangha, phytoécologie