L'effet des feux de brousse sur deux catégories de maquis ligno-herbacés, se développant sur sols issus de roches ultramafiques, a été suivi sur une période de plus de 10 ans, par la méthode des points quadrats. Au terme des observations, on assiste la reconstitution presque complète du cortège floristique initial. La majorité des espèces arbustives se régénèrent par rejets. Toutefois cinq espèces ne se réinstallent que très progressivement, par germinations de semences. Le changement le plus important est d'ordre structural et intervient au niveau de la strate herbacée. Les Cyperaceae cespiteuses, entièrement détruites par l'incendie, ne se réinstallent que très lentement à partir de semences. L'espace laissé libre est largement occupé par une espèce jonciforme rhizomateuse (Lepidosperma perteres) qui, contrairement aux Cyperaceae précédentes, s'oppose la progression du feu. La reconstitution du tapis végétal après incendie s'apparente donc a une autosuccession qui permet au maquis, si aucun facteur n'intervient pour provoquer un nouvel incendie, de retrouver à terme ses caractéristiques initiales. Toutefois, l'interruption du processus de reconstitution par un incendie précoce, entraîne une prolifération de Pteridium esculentum. Cette espèce, très inflammable, favorise la propagation du feu dont les effets répétés se traduisent par l'installation d'une fougeraie permanente.
incendies, maquis, roches ultramafiques, flore endémique, Cyperaceae, autosuccession, Nouvelle-Calédonie