Publié le 25 septembre 2015
Les sols sableux et pauvres de la région du Mans ont permis le développement de landes, aujourd’hui enrésinées. Le genêt, arbuste typique de ce milieu, est devenu au XIIe siècle l’emblème des comtes du Maine, surnommés les Plantagenêts. Cette dynastie régna par la suite sur l’Angleterre. Ces souverains auraient été étonnés de découvrir que leur nom était lié à des dépôts sableux datés de près de 100 millions d’années.
La région du Mans (Cenomanum) a été choisie par Alcide d’Orbigny en 1847 comme le type d’un nouvel étage géologique du Crétacé qui constitue aujourd’hui la référence internationale de l’étage Cénomanien. L’ambition de cet ouvrage est dans un premier temps de faire découvrir l’histoire de l’étude du Cénomanien. Les sites historiques, dont la plupart sont aujourd’hui inaccessibles, sont également décrits. Dans un deuxième temps, la région stratotypique est décryptée afin de comprendre l’enchaînement des formations géologiques qui constituent le Cénomanien local puis de les replacer au sein du Bassin parisien, voire plus largement à l’échelle mondiale. Une part importante de ce volume est consacrée à la paléontologie du stratotype qui est en grande partie à l’origine de sa sélection par d’Orbigny. Certains groupes fossiles, notamment les mollusques, les crustacés et les échinodermes, sont d’une richesse exceptionnelle. Enfin, le stratotype Cénomanien, par ses sites et ses collections, est un élément indiscutable du patrimoine géologique national.
Nicolas Morel, géologue de formation, attaché de conservation du patrimoine, est le responsable du Musée Vert, Muséum d’Histoire naturelle du Mans. Il a en charge la conservation et la valorisation d’importantes collections paléontologiques historiques liées au Cénomanien et participe à l’étude scientifique de ce patrimoine.
MOREL N. (coord.) 2015. — Stratotype Cénomanien. Muséum national d'Histoire naturelle, Paris ; Biotope, Mèze, 384 p. (Patrimoine géologique ; 6).