Publié le 09 juin 2000
La faune de Vertébrés du Miocène de Sansan est une des plus belles et des plus intéressantes de France. Le gisement a été découvert par Édouard Lartet et lui révéla immédiatement une faune très riche, entièrement inédite à l’époque. En 1836, il y découvre la mâchoire inférieure complète d’un singe supérieur alors que Cuvier, mort à peine quatre ans auparavant, avait affirmé que l’homme et les singes appartenaient à la dernière création et qu’on ne pouvait donc en trouver dans les terrains fossiles. La trouvaille de Lartet eut de ce fait un énorme retentissement, la preuve matérielle de l’ancienneté des primates était établie et l’hypothèse de Lamarck d’une ascendance simiesque de l’homme commençait à être appuyée par un fait. Depuis 150 ans, Sansan est avant tout resté le gisement d’où est sorti le premier singe fossile connu. Plus récemment, les paléomammalogistes européens ont précisé le cadre temporel de leurs études par une échelle biochronologique complète du Néogène européen, basée sur l’évolution des Mammifères, et donc totalement indépendante des phénomènes et divisions du domaine marin. Ainsi ont été définis de véritables « étages continentaux ». Sansan a été choisi comme gisement de référence pour la zone MN 6. Il y a 10 ans, les paléontologues ont donc ressenti le besoin impératif de réviser toute la faune de Sansan. Une campagne de fouilles a été organisée par Mme Larrieu-Dudler, de Lectoure, puis F. Duranthon, Directeur-adjoint au Muséum de Toulouse, et a réuni plusieurs participants de la présente monographie. Le présent volume rassemble les contributions résultant de cette révision et de cette campagne de fouilles et qui ont trait à l’historique du gisement, la géologie, la stratigraphie, la sédimentologie, la flore, la malacofaune, et les groupes de vertébrés autres que les mammifères.
GINSBURG L. (ed.) 2000 — La faune miocène de Sansan et son environnement. Muséum national d'Histoire naturelle, Paris, 392 p. (Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle ; 183).