Publié le 18 juillet 2017
Les ossements animaux sont les principaux documents sur lesquels s’appuie cet ouvrage. Une multitude de fragments provenant de sites archéologiques allant du nord au sud de l’Afrique et couvrant les dix derniers millénaires, ossements issus de régions dispersées, de périodes différentes, dans des états de conservation différents, mais racontant tous la même histoire : celle des relations de l’homme et de l’animal à travers la Préhistoire africaine. Relations avec les animaux sauvages chassés, pêchés ou piégés pour leur viande, leur peau, leurs plumes, leurs os, relations avec les animaux domestiques qui apportent du lait, du sang, de la force et du prestige, relations avec des environnements diversifiés et instables qu’il faut savoir dompter et exploiter, relations changeantes au fil de l’évolution des cultures et des sociétés qui vont permettre à certains animaux de devenir des symboles du pouvoir, de la richesse, du magique ou encore ceux des dangers d’un monde sauvage et hostile.
Le livre parle d’animaux et de sociétés, mais aussi de paysages et de molécules. En des chapitres courts et abordables s’ouvrant à chaque fois sur un exemple archéozoologique précis, l’auteur aborde successivement l’évolution des paysages et des modes de subsistances dans le Nord-Est africain au temps des derniers chasseurs-cueilleurs de la préhistoire, l’apparition de l’élevage et sa diffusion, la place particulière du boeuf dans l’alimentation mais aussi dans les sphères sociales et symboliques de nombreuses sociétés, ou encore le rôle de la chasse et des animaux sauvages au sein des sociétés agropastorales anciennes et actuelles.
Riches et complexes, les relations de l’homme et de l’animal en Afrique au cours des dix derniers millénaires constituent un document anthropologique majeur, qui illustre les liens forts noués entre les sociétés humaines et leur environnement.
Joséphine Lesur est archéozoologue et maître de conférences au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris (UMR 7209). À partir des restes osseux trouvés sur les sites archéologiques, elle étudie la relation entre l’homme et l’animal en Afrique, et notamment l’origine et la diffusion des animaux domestiques.
LESUR J. 2017. — Et la gazelle devint chèvre: pré-histoires africaines d'hommes et d'animaux. Muséum national d'Histoire naturelle, Paris ; Presses universitaires du Midi, Toulouse, 208 p. (Hors collection ; 39).