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La conquête du monde, jusque dans ses limites septentrionales extrêmes et les plus contraignantes, constitue l'une des plus grandes aventures de l'humanité. La colonisation du Grand Nord au cours de la dernière période glaciaire correspond à une avancée des hommes à l'intérieur de territoires aux conditions difficiles, qui stimulèrent leur évolution adaptative et leur potentiel créatif. Ces hommes du froid, pourtant originaires de régions tropicales, réussirent à vivre et à développer, sous des latitudes qui, biologiquement, leur étaient hostiles, les premiers systèmes culturels, symboliques et sociaux clairement identifiables par l'archéologie. .
L'Homme est un animal issu de la zone sub-tropicale, que l'on ne s'attend pas à trouver dans les conditions de vie extrêmes du Nord. Quand y est-il arrivé ? Qu'est-ce qui l'attirait ? Comment s'y est-il adapté ?
Le début du processus d'hominisation s'est produit en Afrique, où les premiers outils apparaissent il y a près de 2,5 Ma. Si
Vers le sud, l'Afrique est un cul-de-sac géographique. Dans un premier temps, l'expansion de la nappe humaine se fit donc vers le nord, puis vers l'est, d'une part, par le Sud de la péninsule d'Arabie, accessible par terre ferme lors des périodes de bas niveau marin, puis par le Pakistan et l'Inde, d'autre part, en suivant le couloir levantin, prolongement du rift africain jusqu'au Sud de la Méditerranée. Cette voie ouvrait aussi bien vers l'Europe, par la péninsule d'Anatolie ou le Caucase, que vers l'Asie par l'Altaï et la zone des steppes ou par les plateaux de l'Iran et l'Inde. Des restes fossiles d'
L'Homme anatomiquement moderne, dont l'émergence semble également se produire en Afrique entre 150 et 200 ka, aurait suivi au moins l'itinéraire levantin, puisqu'on le retrouve au Proche-Orient vers 100 ka, en compagnie de l'Homme de Neandertal, venu d'Europe, où il s'était différencié d'ancêtres proches d'
Jusqu'à la latitude de la Méditerranée, les changements climatiques et écologiques rencontrés en progressant vers le nord n'étaient pas considérables, et cette progression ne se faisait pas par migration, mais par un lent essaimage au fil des générations, qui accompagnait sans doute celui de la faune. Elle devait être en grande partie imperceptible à la conscience et à la mémoire humaine.
L'environnement nordique commence à se faire sentir au nord de la Méditerranée. Nous verrons qu'à travers le temps, d'autres variables que la latitude exercent une influence sur la perception de la nordicité. Dans la partie asiatique de l'Eurasie, la progression vers le nord ne rencontrait pas d'obstacle aussi évident que dans la partie européenne. En effet, des vallées et des plateaux, parfois désertiques, permettent de franchir les massifs montagneux, depuis l'Altaï jusqu'au Nord de la Chine. Dans la péninsule occidentale de l'Europe, en revanche, une fois franchi le détroit ou, selon les périodes, l'isthme des Dardanelles, l'itinéraire le plus naturel était l'étroite bande côtière protégée à l'est par les massifs alpins. Ailleurs, il fallait franchir une mer plus ou moins large selon les périodes climatiques : 40 km (ou plus) de l'Afrique à la Sicile vers la péninsule Italienne, 10 km par un détroit de Gibraltar, dans lequel des îles émergées récemment repérées ont pu servir d'étapes en périodes de glaciation
Lors des périodes de glaciation, non seulement le climat était plus rude, mais le degré d'humidité et la répartition des précipitations étaient modifiés. Le développement des calottes glaciaires et des inlandsis modelait l'ensemble de l'espace terrestre accessible. Or, l'humanité s'est développée au Pléistocène, désigné comme « le grand âge glaciaire », en raison de l'importance et du nombre de ses glaciations. Depuis 800 ka, la durée des périodes froides est supérieure à celle des périodes chaudes.
Nous désignerons ici par « Grand Nord » la zone géographique, fluctuante au cours du temps et des climats, dans laquelle les populations humaines ont affronté des températures et un environnement plus ou moins comparables à ceux de l'Arctique aujourd'hui. Malgré des traits généraux communs, saisons très contrastées, hivers très froids, plus ou moins enneigés, étés plus ou moins frais, les régions arctiques actuelles ne sont pas homogènes et les paysages peuvent y être variés : forêts boréales, taïga, toundra, désert arctique.
La succession des périodes glaciaires, interrompue de brèves périodes interglaciaires, a non seulement entraîné chaque fois l'élargissement de ce Grand Nord vers le sud, suivi de son repli vers le nord, mais aussi de profondes modifications de l'espace terrestre aisément accessible à l'Homme. Cependant, le niveau général des mers s'abaissant à mesure que les glaciers se développent (de 120 m lors des phases les plus froides du dernier glaciaire, entre 115 et 10 ka), des plateaux continentaux émergent, comme le Sundaland avec le plateau continental autour de l'archipel d'Indonésie, ou réunissent l'Eurasie et l'Amérique du Nord par l'isthme de Béring, ou les îles Britanniques à l'Europe par une plaine, ou encore la péninsule de l'Anatolie à l'Europe par l'isthme des Dardanelles.
Il est vraisemblable que l'Homme essaima vers le nord sans en être conscient et sans savoir ce qui l'attendait. Cette expansion était facilitée par les terres émergées en périodes glaciaires, qui, dans une certaine mesure, ouvrirent le Nord aux pionniers septentrionaux de l'humanité. L'abondance des ressources contribua à les y retenir, en dépit des difficultés.
Au cours du dernier cycle glaciaire, le paysage du Grand Nord se présentait fort différemment d'aujourd'hui, surtout pendant ses différents maximums glaciaires (
En Asie, l'isthme béringien unissait l'Alaska à la Sibérie et atteignait une largeur maximale de 1200 à 1500 km. Il existait ainsi, de la Léna au Mackenzie, un vaste espace émergé relativement homogène, la Grande Béringie, qui s'étendait vers le nord au-delà de l'île de Wrangel et de l'archipel de Nouvelle-Sibérie. Ces îles apparaissaient comme des éminences dominant de vastes plaines (
Les températures hivernales pouvaient atteindre à certains endroits jusqu'à –100 °C
L'Homme fréquenta ce milieu apparemment aussi hostile, surtout en Béringie méridionale. Si, au nord de 70° de latitude, la température moyenne de janvier était de –45° C et celle de juillet de +13° C, elles n'étaient vers le cercle arctique que de –37 et +11° C, respectivement, et les précipitations annuelles passaient de 120 à 320 mm. À 62° de latitude nord (au nord de la rivière Aldan, Sibérie), et du Kamtchatka et, en Alaska, de la vallée du Kuskokwim, il faisait en moyenne –30° C en janvier et +10° C en juillet ; les précipitations pouvaient atteindre 480 mm. Ainsi, l'amplitude des températures entre janvier et juillet était-elle plus grande vers le nord, alors que celle des précipitations, donc l'épaisseur de neige, augmentait vers le sud
Dans le Grand Nord, vers l'Arctida, s'étendait un paysage particulier, la steppe–toundra, que le réchauffement, l'augmentation des précipitations et l'extinction de la grande faune herbivore du Pléistocène ont contribué à faire disparaître dès le début de l'Holocène (10 ka). Ce paysage était constitué de diverses espèces végétales steppiques, actuellement présentes seulement au sud, et d'autres habituellement rencontrées dans la toundra arctique. Aujourd'hui, ces deux milieux, steppe et toundra, sont séparés par une large zone de forêts boréales ou de taïgas. Dans cette steppe–toundra, qui s'étendait aussi bien dans le Nord de l'Europe que dans le Nord de la Sibérie, poussaient abondamment l'armoise (
Cette végétation ne constituait pas un couvert homogène, mais plutôt une mosaïque qui variait selon le terrain, l'altitude ou la protection offerte par les vallées. Les troupeaux d'herbivores, parcouraient cette mosaïque et se regroupaient aux points d'eau et autour des affleurements rocheux riches en calcium et en magnésium. Les excréments de ces grands troupeaux fertilisaient cette végétation. Le mammouth laineux (
Les chasseurs du Paléolithique du Grand Nord, comme cette faune, se déplaçaient sur de grandes distances. Les espèces géantes, surtout le mammouth, offraient leur chair, leurs os et leur peau comme matière première pour la construction des habitations (
Une estimation donne une idée de la richesse de ce Grand Nord à l'époque glaciaire
L'Homme s'est aventuré loin vers le nord bien avant qu'il ne dispose de vêtements, et peut-être du feu, utilisé, sinon domestiqué, il y a sans doute un peu plus de 500 ka. Si l'Homme de Longgupo, en Chine, connut vers 1,9 Ma un climat plus ou moins tempéré
Au Paléolithique moyen, l'Homme de Neandertal, susceptible d'être un descendant d'une forme archaïque d'
Comme les mongoloïdes et surtout comme les Esquimaux, types humains plus tardifs mais également considérés comme « subarctiques », les néandertaliens avaient un corps robuste et ramassé, ce qui réduisait les pertes de chaleur. La forme du bassin féminin et le diamètre de l'ouverture pubienne indiqueraient une gestation du fœtus de 11 à 12 mois, qui aurait facilité la survie du nouveau-né dans des conditions climatiques difficiles et accéléré la maturité physique des enfants
Le gisement de Diring Youriakh, à 140 km de Yakoutsk par 61° de latitude nord, n'a sans doute pas les 2 Ma annoncés lors de sa découverte en 1992
Le contraste entre l'évolution des industries et de l'espèce humaine en Europe et en Asie septentrionales n'a pas été suffisamment souligné.
En Europe, l'arrivée, par l'est, de l'Homme moderne, sans doute depuis l'Altaï ou le Proche-Orient, suivie de peu par la disparition de l'Homme de Neandertal, marque une nette discontinuité. Ainsi, la coupure entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur est-elle relativement claire et étayée par le remplacement de populations et d'industries, même si quelques métissages locaux semblent de plus en plus évidents. Cet immigrant humain moderne de type sub-tropical va, comme ses prédécesseurs, aller aussi loin vers le nord lors du dernier cycle glaciaire. Aussitôt après 40 ka, vers 36,6 ka, il avait chassé le mammouth, le renne, le bœuf musqué et le cheval à l'Extrême Nord de l'Europe, au-delà du cercle polaire, comme en témoignent, en bordure occidentale de l'Oural, les gisements des cours supérieurs de la Kama et de la Petchora, à plus de 66° de latitude nord : Kroutaya Gora, Mamontovaya Kourya, Byzovaya
En Asie, au contraire, l'évolution biologique et technique de l'humanité présente une relative continuité. Au nord de la Chine, en Mongolie et en Sibérie centrale, les industries, plus ou moins conformes à celles du Paléolithique supérieur européen, semblent émerger progressivement et de façon régionalement diversifiées de celles du Paléolithique moyen ou inférieur, à tel point que ces concepts importés de la préhistoire européenne s'adaptent mal à celle de la Sibérie.
À la suite d'une longue évolution biologique régionale, qui (pour certains paléontologues) remonterait à l'
Rares sont en Sibérie les squelettes humains associés à des industries du Paléolithique supérieur. On ne peut donc affirmer que les nombreux gisements nordiques témoignent de la présence de populations mongoloïdes entre 30 et 20 ka, en particulier dans le Haut Ienisseï, dans le cours supérieur de l'Ob, de la Léna, le long de l'Angara, autour du lac Baïkal et jusqu'à l'Amour (
Deux sites très nordiques méritent une mention particulière. Celui de Yana RHS, révélé au début de 2004, est le plus ancien aussi loin au nord de toute la Sibérie
Les mongoloïdes vont se répandre dans toute l'Asie du Sud-Est (Chine, Corée, Japon), en prenant des spécificités physiques régionales, et vers les Amériques en passant par l'isthme béringien. Ils ont en commun des caractéristiques dentaires évoluées, désignées comme sinodontes
Dès le début de l'Holocène, vers 9 ka, des chasseurs de rennes et d'ours polaires s'avancent aussi loin qu'il était possible au nord de la Sibérie, déjà accompagnés de chiens et de traîneaux. Les nombreux vestiges de leurs séjours ont été découverts à la fin du XXe siècle dans ce qui est maintenant, en raison de la remontée postglaciaire du niveau marin, la petite île de Jokhov, (archipel de Nouvelle-Sibérie, 76° de latitude nord, 400 km au nord du continent)
Enfin, tant au Groenland qu'au Labrador, vers l'an mil, ces pionniers mongoloïdes de l'expansion humaine dans l'Arctique vont rencontrer d'autres pionniers du Grand Nord venus d'Europe, les Vikings. Les uns et les autres eurent d'abord du mal à se reconnaître comme relevant d'une même humanité et il fallut attendre plus d'un demi-millénaire pour que l'Europe prenne conscience de l'importance symbolique de cette rencontre. À partir du XVIe siècle, la découverte progressive du continent américain, de l'Arctique et la circumnavigation terrestre allaient poursuivre le recouvrement des deux franges de la nappe humaine qui s'était amorcée dans le Grand Nord, étape majeure du processus naturel de mondialisation, qui fait si peur à certains Occidentaux des zones tempérées aujourd'hui
Les Fuégiens, à 55° de latitude sud, vivaient presque nus dans la neige au moment de leur découverte par les Européens, tandis que les Esquimaux du Caribou, à l'intérieur du Grand Nord canadien, n'utilisaient presque pas la lampe à huile pour se chauffer en hiver
Au-delà de l'Afrique,
L'Afrique, berceau de l'humanité, est aussi celui de la plupart des zoonoses endémiques. Dans le Grand Nord, les maladies sont moins nombreuses, le climat froid est un filtre pour bien des agents infectieux
En Eurasie septentrionale, dans l'environnement extrême du deuxième Pléniglaciaire, l'archéologie détecte les premières manifestations de changements du comportement humain et d'innovations techniques. Ne sont-ils que des réponses aux multiples stimulations contraignantes du Grand Nord
Le plus spectaculaire est l'éclosion de l'expression artistique, esquissée par les derniers néandertaliens il y a environ 40 ka, comme l'ont confirmé les découvertes récentes d'Arcy-sur-Cure, en France
Certes, toutes ces innovations sont dues à l'Homme anatomiquement moderne. Mais celui-ci est apparu il y a peut-être plus de 150 ka et ce n'est qu'après sa confrontation avec les conditions extrêmes de type « Grand Nord » qu'elles se manifestent couramment, avant d'apparaître, pour certaines, ailleurs sur la planète et sensiblement plus tard. Par comparaison, l'Homme anatomiquement moderne qui peupla l'Australie dès 60 ka est resté jusqu'à l'arrivée des Européens avec une industrie lithique et un mode de vie comparables à ce que le préhistorien a reconstitué pour le Paléolithique moyen. Enfin, dans les Amériques, les innovations technologiques paléoindiennes n'apparaissent soudain qu'à la toute fin du Pléistocène, après 12 ka, lorsque se rencontrèrent vraisemblablement des populations venant de Béringie et celles qui étaient déjà installées au sud des inlandsis, depuis dix ou vingt mille ans. En Amérique du Nord, les premiers témoins archéologiques abondants de l'art et d'une pensée religieuse n'apparaissent que vers 8 ka au Labrador, dans ce qui était encore le Grand Nord proche des inlandsis en régression.
Les pionniers préhistoriques du Grand Nord qui survécurent à cet affrontement des contraintes d'un environnement de plus en plus extrême furent le fruit d'une sélection de capacités plus intellectuelles, sociales et culturelles que physiques. Par un lent essaimage qui concentra un très grand nombre de générations, l'Homme moderne de type subtropical atteignit en Europe des latitudes aussi septentrionales que celles habitées depuis quelques siècles en Sibérie et en Amérique. Grâce à son ingéniosité technique, à sa capacité à produire de la culture, à anticiper, et certainement à fantasmer, il sut relever les défis. Dans une certaine mesure, la nécessité de domestiquer les contraintes de l'environnement extrême du Nord lui apprit à exploiter toujours davantage son potentiel de liberté. Faut-il en conclure que les difficultés et les risques sont des facteurs d'humanité ? Cette domestication des contraintes de l'environnement extrême-nordique ne s'est achevée pour l'Homme des régions tempérées qu'à la fin du XXe siècle, avec sa « conquête » des pôles, suivie de leur toute récente exploitation touristique. Il est donc naturel, c'est-à-dire dans la nature humaine, que l'Homme ait déjà commencé à domestiquer les contraintes de nouveaux environnements extrêmes : les milieux sous-marins et l'espace. C'est peut-être là, dans une confrontation raisonnée avec les risques de l'inconnu, que continuera de se forger l'avenir de l'humanité.
L'expansion de l'Humanité hors d'Afrique vers l'Asie et l'Europe.
Fig. 1. Human expansion out of Africa to Asia and Europe.
Variation des températures au cours des derniers 800 ka, déduite de la carotte océanique V 28–238. Les stades isotopiques pairs (non grisés) correspondent aux épisodes froids. Les divisions paléomagnétiques sont indiquées par la ligne verticale noire (champ normal) et blanche (champ inversé). Les périodes préhistoriques sont indiquées à droite. (Adapté de Shackleton et Opdyke).
Fig. 2. Temperature changes during the past 800 ka from the deep oceanic core V 28–238. Even isotopic stages (white) are cold periods. Palaeomagnetic stages are indicated by the vertical line, black (normal), and white (reversed). The main prehistoric periods are shown on the right. (Adapted from Shackleton and Opdyke.)
Extension maximale des glaciers et des terres au dernier Glaciaire (20–18 ka).
Fig. 3. Maximum extent of glaciers and continents during the Last Glacial Maximum (20–18 ka).
Extension maximale des plateaux continentaux émergés lorsque le niveau marin était au plus bas pendant le dernier Pléniglaciaire.
Fig. 4. Maximum extent of the continental shelves during the minimum marine level of the Last Glacial Maximum.
Structure d'habitation en os de mammouth de Mezhiritch.
Fig. 5. Mezhiritch house structure built with mammoth bones.
Principaux gisements d'Europe occidentale au Paléolithique moyen, associés à un environnement glaciaire à caractère steppique froid et sec (cercles noirs) et à un environnement interglaciaire (triangles noirs).
Fig. 6. Most important west-European Middle-Palaeolithic sites associated with a dry steppic glacial environment (black dots) and with an interglacial environment (black triangles).
La progression vers le nord, le long de l'Oural, au Paléolithique supérieur. Les sites indiqués ne sont pas forcément contemporains de l'extension maximale des glaciers représentée sur la carte.
Fig. 7. Northern human progression along Oural mountains during the Late Palaeolithic. All the sites shown on the map are not contemporaneous with the maximum extension of the glaciers indicated on the map.
Carte des principaux sites de Sibérie associés au Paléolithique moyen (points noirs et noms en italique) et au Paléolithique supérieur (triangles noirs et noms en romain). Concentrations de sites :
Fig. 8. Map of the most important Middle Palaeolithic (black dots and name in italic) and Late Palaeolithic (black triangles and name in roman) Siberian sites. Sites clusters :
Les populations sinodontes, à l'origine des Mongoloïdes, se seraient différenciées en Asie des populations sundadontes il y a plus de 20 ka (flèche blanche 1) Ces dernières auraient essaimé à la fin du Pléistocène vers le Japon, où elles seraient à l'origine des Aïnous et du Jomon (flèche blanche 2), puis, il y a environ 5 ka, elles auraient atteint la Polynésie (flèche blanche 3). Elles seraient peut-être aussi arrivées en Amérique il y a plus de 15 ka, où elles auraient constitué le premier peuplement (flèche blanche 4). Les Sinodontes (flèches noires) auraient essaimé dans l'Asie orientale, la Sibérie, puis en plusieurs flux vers l'Amérique et l'Arctique américain après 15 ka.
Fig. 9. Sinodont populations, from which originated Mongoloids, differentiated in Asia from sundadont populations more than 20 ka ago (white arrow 1). These last ones expanded at the end of Pleistocene to Japan, where they are the ancestors of the Aïnus and where they left the Jomon culture (white arrow 2), then, 5 ka ago, they would have reach Polynesia (white arrow 3). They also might have been the first to reach America more than 15 ka ago (white arrow 4). Sinodontes (black arrows) expanded in eastern Asia, in Siberia, then, several flows of them went to America and to the Arctic after 15 ka.
Le recouvrement des deux franges opposées de l'humanité dans le Grand Nord. La rapide expansion dans l'Arctique américain et au Groenland des populations du Paléoesquimau et du Néoesquimau venues de l'ouest (en vert) va provoquer la rencontre avec les colons vikings du Groenland arrivés de l'est (en rouge).
Fig. 10. The overlapping of the two opposite fringes of mankind in the Far North. The rapid expansion in the American Arctic and in Greenland of Paleoeskimo and Neoeskimo populations coming from the west (green) will bring the encounter with the Norse settlers of Greenland, who came from the east (red).