« Monsieur BERLIOZ, voyez donc la merveille que je viens de découvrir... », et, le regard
pétillant de malice par-dessus les demi-verres de ses lunettes, il sortait avec précaution d'une
vaste sacoche brune, qui ne le quittait pas au cours de ses investigations au « Marché
aux puces », un objet bizarre, hétéroclite, piège ou ornement capillaire, qu'il me tendait
d'un air interrogateur. La fierté du collectionneur sagace, l'ardente curiosité du chercheur
toujours en quête d'inédit, le goût aussi sans doute de l'énigme difficile à résoudre — car, en
véritable ethnologue qu'il était, il n'aimait pas laisser sans justification finaliste aucun des
objets qu'il amassait —, se devinaient sur son visage... Et c'est ainsi la plupart du temps
que je recevais la visite d’Édouard MÉRITE, maître de dessin animalier au Muséum, durant
la dernière période de sa vie, lorsqu'après ses heures d'enseignement il venait quérir auprès
de moi quelque information ornithologique qu'il soupçonnait en rapport avec ses dernières
trouvailles.