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Quelles trajectoires de réhabilitation pour la décharge de l’Île d’Ouessant (29) ? Retour sur dix années de recherche-action

Jérôme SAWTSCHUK, Philippe GOURDAIN, Olivier DELZONS, Agathe LARZILLIÈRE, François QUENOT & Thierry COÏC

fr Naturae 2021 (22) - Pages 309-319

Publié le 20 octobre 2021

Cet article est tiré de la thématique 10ème Colloque du Réseau d’Échange et de Valorisation en Écologie de la Restauration - REVER 10. Paris, 19-21 mars 2019

En 2009 était lancée l’étude préalable à la fermeture de la décharge de Penn ar Roc’h située en contexte de pelouse et de lande de hauts de falaises littorales. Des échanges entre le bureau d’étude en charge de l’étude environnementale et des universitaires de l’Université de Brest menant des travaux de recherche sur la restauration écologique permettent de lancer une réflexion pour une expérimentation d’ingénierie écologique (transferts de litière de lande et de fauche de pelouse). Lors des journées REVER 2 à Brest en 2010, une visite du site de la décharge est réalisée juste avant les travaux, permettant de bénéficier de l’expertise des chercheurs et praticiens présents. Un partenariat se noue avec le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Université de Brest pour mettre en place un suivi écologique de cette opération. Celui-ci est par la suite repris par le Parc naturel régional d’Armorique, gestionnaire du site Natura 2000 – sur lequel se situe l’ancienne décharge – et le Centre d’étude du milieu d’Ouessant. La dynamique de la végétation montre de fortes variations dans l’espace et dans le temps. Si les résultats des premières années étaient encourageants, avec l’apparition d’espèces cibles de lande (ajonc et bruyère), un coup d’arrêt de la dynamique a été observé ces dernières années en lien probable avec des perturbations (tempêtes, pâturage par un troupeau de chèvres). La question d’une nouvelle intervention d’ingénierie écologique est donc posée sur ce site, même si la lenteur du processus écologique est plutôt un bon signe sur ce type de milieu naturellement contraint. Ces résultats, mis en perspective avec ceux d’autres opérations de restauration menées en Bretagne, confirment l’existence possible de dynamiques particulières de la végétation sur des sites de hauts de falaises perturbés par d’anciennes infrastructures : les trajectoires de successions sont alors plus aléatoires que sur des sites uniquement dégradés par la fréquentation.


Mots-clés :

Falaises, décharge, ingénierie écologique, lande, pelouse, littoral

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