Accueil

Rudist-bearing rhodalgal facies in the post-Turonian recovery of peri-Tethyan carbonate systems: a case history from the Nurra region (northwestern Sardinia, Italy)

Lucia SIMONE, Gabriele CARANNANTE, Davide BASSI & Antonietta CHERCHI

en Geodiversitas 34 (1) - Pages 167-187

Publié le 30 mars 2012

Cet article est tiré de la thématique Algues calcaires et changement global : de l'identification à la quantification

La part des faciès « rhodalgal » à rudistes dans le rétablissement post-Turonien des systèmes carbonatés péri-Téthysiens : exemple de la région de la Nurra (Sardaigne nord-occidentale, Italie)

L’association d’algues rouges corallines encroûtantes et de bryozoaires (faciès « rhodalgal ») avec des rudistes a été rarement mentionnée dans la littérature. Néanmoins, en raison de l’importance que revêt ce faciès « rhodalgal » dans la caractérisation des domaines néritiques de production de sédiments carbonatés (« usines à carbonates »), la détermination exacte des facteurs écologiques connexes peut aider à préciser les reconstitutions paléoenvironnementales des aires peuplées par les rudistes. Dans ce cadre, nous avons étudié les séquences carbonatées à rhodolithes et rudistes d’âge Coniacien terminal à Santonien de la région de la Nurra (NO Sardaigne, Italie). On y identifie une gamme d’environnements de dépôts, distincts, depuis ceux des faibles profondeurs, constitués de débris bioclastiques relativement mobiles, avec notamment des éléments dérivés d’algues corallines et des rhodolithes, jusqu’à ceux resédimentés riches en bioclastes et comportant également des rhodolithes. Le calcaire à rudistes et rhodolithes appartient à un cortège sédimentaire essentiellement transgressif d’âge Turonien terminal à Campanien qui repose en discordance angulaire sur un substratum d’âge Crétacé inférieur. Le rétablissement des usines à carbonates au Crétacé supérieur fait suite à un épisode au cours duquel les systèmes carbonatés du Crétacé inférieur, avec des sédiments caractéristiques d’associations de type « chlorozoan » et où il y a aussi des éléments figurés non bioclastiques, ont subi les répercussions de perturbations globales, probablement d’origine climatique et/ou océanographique, parfois appelées « crises médio-crétacées ». En particulier au cours du Turonien inférieur à moyen, intervalle affecté par un important effet de serre, la sédimentation enregistre une importante réduction, voire localement la disparition totale, des usines à carbonates. Dans les quelques environnements carbonatés restants, les communautés biotiques sont alors représentatives de conditions méso- à eutrophiques : ainsi, si les rudistes contribuent de manière plus ou moins significative à la production carbonatée, ce sont essentiellement les cyanobactéries qui prédominent dans les domaines néritiques. Ces considérations amènent à penser que le rétablissement de la production carbonatée par le biais d’associations de type « chlorozoan », bien qu’appauvries, pourrait témoigner d’une amélioration des conditions du milieu au cours du Turonien terminal-Santonien. Néanmoins en raison de contraintes écologiques, il est peu probable que les associations de type « chlorozoan » présentant un cachet tropical aient pu prospérer au sein des plates-formes carbonatées de basse latitude du Crétacé supérieur de Sardaigne. Au cours du Santonien, un transfert s’est produit vers des systèmes de dépôt de type foraminifère-mollusque (« foramol ») ou algues rouges corallines encroûtantes-bryozoaires (« rhodalgal »), caractérisés par des associations adaptées aux conditions sciaphiles et mésotrophiques (associations de type « rhodalgal » à rudistes), florissantes dans les nouveaux domaines néritiques. Il est admis que ce glissement vers des conditions relativement plus froides et des conditions méso- à eutrophiques affecte la masse d’eau empiétant sur les secteurs marginaux de la plate-forme ou de la rampe distale du système carbonaté de la région de la Nurra. Cette détérioration y est probablement la cause principale de la disparition de nombreuses aires de production de carbonates ; à ce facteur physicochimique, on peut ajouter la réactivation tectonique de la région, responsable d’épisodes d’ennoiement enregistrés dans certains secteurs.


Mots-clés :

Crétacé supérieur, calcaire à rudistes, faciès rhodalgaire (faciès à algues rouges calcaires), Sardaigne, Italie

Télécharger l'article complet au format PDF Commander une version imprimée