Accueil

Early domestication and farming: what should we know or do for a better understanding?

Jean-Denis VIGNE

en Anthropozoologica 50 (2) - Pages 123-150

Publié le 31 décembre 2015

Les débuts de la domestication, de l’agriculture et de l’élevage : que devrions-nous savoir ou faire pour mieux comprendre ?

Cet article vise à identifier une série de défis conceptuels, stratégiques et technologiques que l’archéo­zoologie (et l’archéobotanique) devrait relever pour mieux comprendre quand, où, comment et pourquoi la domestication des plantes et des animaux, puis leur agriculture et leur élevage, se sont développés depuis 12 000 ans. Située à l’interface des sociétés humaines et de leur environnement, cette réflexion se nourrit de divers exemples, parfois inédits, et de travaux de la littérature concernant surtout la domestication et l’élevage des animaux en Eurasie, plus particulièrement en Extrême-Orient, en Asie du Sud-Ouest et à Chypre. Du point de vue des concepts, l’auteur plaide en faveur d’une approche systémique intégrative, inscrite dans le cadre structuraliste de l’anthroposystème, méta-système regroupant les sociétés et leur environnement, notamment sa biodiversité. Afin de prendre en compte toute la complexité de ce système et de ses dynamiques, il insiste sur la nécessité d’accorder une égale importance aux composantes relevant de la biologie évolutive et de l’écologie, et aux dynamiques anthropologiques propres aux sociétés humaines, notamment les aspects techniques, sociaux et culturels. Il propose une liste de directions de recherches prioritaires permettant, à différentes échelles d’espace et de temps, d’explorer les nombreux angles morts qui persistent dans notre compréhension des phénomènes de domestication et de transition néolithique, tant en ce qui concerne les facteurs de forçage que la grande diversité des stratégies développées par les sociétés. L’auteur accorde une attention particulière aux technologies de plus en plus variées et sophistiquées, susceptibles d’être mises au service de ces directions de recherche. Il insiste en particulier sur le traitement, la conservation et la mise à disposition des données quantitatives, sur les datations radiométriques directes des restes bioarchéologiques, sur la morphométrie traditionnelle et géométrique, sur la paléogénétique et la paléogénomique, et sur les analyses séquentielles des taux d’isotopes stables. D’un point de vue plus général, il tente de contribuer au développement de cet encore jeune mais très prometteur champ de recherche interdisciplinaire.


Mots-clés :

Domestication, transition néolithique, archéozoologie, archéobotanique, Asie du Sud-Ouest, Chypre, Chine, stratégie de recherche

Télécharger l'article complet au format PDF Commander une version imprimée