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Des catégories animales aux catégories sociales : ordinaire et extraordinaire en matière de consommation de viande chez les Touaregs (Tagaraygarayt, Niger)

Sarah CABALION

fr Anthropozoologica 45 (1) - Pages 77-99

Publié le 25 juin 2010

Cet article est tiré de la thématique Viandes et sociétés : les consommations ordinaires et extraordinaires

Les Touaregs (confédération de la Tagaraygarayt, Niger) classent les animaux en comparant leurs comportements à ceux des hommes, appliquant une grille de lecture anthropocentrée au monde animal. Ils distinguent les animaux vivant en brousse de ceux vivant au campement, les animaux qui dévorent leur bétail de ceux qui l’épargnent, etc. Musulmans, ils différencient aussi les espèces licites (halal) des espèces illicites (haram). Enfin, certains animaux sont qualifiés de nobles tandis que d’autres sont méprisés et associés aux hommes de condition modeste. Les critères, multiples, sont utiles au classement des animaux et des viandes. Ils influencent aussi le mode de consommation. Mais ils se recoupent souvent, et confondent, dans chacune des catégories animales, des animaux consommés et d’autres qui ne le sont pas (ou seulement par certaines catégories sociales ou classes d’âge) . Ils ne suffisent donc pas à comprendre, seuls, et de façon absolue, comment la consommation d’une viande peut être considérée comme ordinaire ou extraordinaire. Chez les Touaregs, la notion de « retenue » (tekarakit) organise les rapports des hommes entre eux, mais aussi leur rapport à la viande. Cette notion apparaît centrale car elle permet de distinguer ce qui relève de l’ordinaire et ce qui relève de l’extraordinaire en matière de consommation carnée.


Mots-clés :

Touaregs, catégories animales, organisation sociale, retenue, viande, dromadaire.

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