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Du bétail à la bête fauve. Monstruosité morale et figures de l’animalité chez Cicéron

Blandine CUNY-LE-CALLET

fr Anthropozoologica 33-34 - Pages 131-146

Publié le 01 mars 2002

Cet article est tiré de la thématique Animal et animalité dans l’Antiquité. Actes du colloque de l’Université Lumière-Lyon II, 24-25 septembre 1998

Chez Cicéron, le monstre moral est souvent comparé à un animal. S'agit-il là d'une rhétorique ou d'une comparaison théoriquement justifiable ? A priori, le rapprochement des notions d'animalité et de monstruosité est paradoxal compte tenu de l'idée, présente chez Cicéron, que l'animal est un être moralement neutre. On cherchera donc à dépasser cet apparent paradoxe pour mettre en lumière les points de ressemblance entre les deux notions. À partir des deux principaux types d'animaux utilisés dans ces comparaisons, le bétail (pecus) et la bête sauvage (fera, bestia, belua), on dégagera l'ensemble des caractéristiques communes au monstre et à la bête. Puis on verra dans quelle mesure cette comparaison ne peut s'effectuer sans une déformation de la figure animale, anthropomorphisée, et, en vertu de ce regard anthropomorphique, moralement qualifiée. Enfin, on verra comment, au-delà des caractéristiques justifiant chaque comparaison, c'est leur ensemble qui, formant système, qualifie en dernier lieu la monstruosité morale comme l'impossibilité pour un homme de s'installer dans une nature stable et cohérente.


Mots-clés :

Monstre, monstuosité, animalité, bétail (pecus, grex), prédateur (fera, bestia, belua).

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