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The trade in wild beasts for Roman spectacles: a green perspective

David L. BOMGARDNER

en Anthropozoologica 16 - Pages 161-166

Publié le 01 octobre 1992

Cet article est tiré de la thématique Les animaux et leurs produits dans le commerce et les échanges. Actes du 3ème Colloque international HASRI, Oxford, 8-11 novembre 1990

Le commerce des animaux sauvages pour les spectacles romains : perspective écologiste

Le commerce des bêtes sauvages dans l'antiquité romaine a principalement été étudié jusqu'ici au point de vue de sa destination : les venationes dans les amphithéâtres et les cirques de l'Italie ancienne. Le but du présent article est d'examiner les effets de ce commerce sur le principal fournisseur, l'Afrique du Nord, en particulier à propos de son développement agricole. Les nombreux témoignages disponibles permettent de dresser le tableau général de l'exportation des animaux sauvages, notamment les félins, vers l'Italie, de la fin de la République au début de l'Empire. Ils montrent aussi que, dès la fin du IVe siècle après J-C, l'approvisionnement était devenu difficile. Dès le début de la conquête, l'objectif prioritaire de la politique romaine en Afrique du Nord fut d'intensifier la production des céréales et de l'huile. Sous Hadrien, la mise en application de la lex Manciana pour l'exploitation de terres nouvelles, consacrées entre autres à la culture de l'olivier. Le volume des exportations d'huile et la prospérité croissante, au IIe et IIIe siècles, de régions trop sèches pour la culture des céréales, comme le Sahel tunisien, attestent la réussite de cette politique. On découvre donc trois buts à la chasse pratiquée en Afrique du Nord à l'époque romaine : le divertissement des nobles, l'approvisionnement des venationes, l'assainissement du territoire en vue de l'exploitation agricole. Sous Veffet de la pression à laquelle elle se trouva ainsi soumise, la faune sauvage régressa rapidement et dans de très grandes proportions. La raréfaction des espèces semble même avoir été à l'origine de modifications dans l'organisation des spectacles à la fin de l'Empire. Les animaux ne furent plus alors abattus systématiquement, mais gardés vivants pour être exhibés à plusieurs reprises. Ils servaient à l'exécution des condamnés (damnatio ad bestias) ou ils étaient entraînés à exécuter toutes sortes de tours d'adresse. Les cirques itinérants qui sillonnèrent l'Europe à partir du Moyen Âge pourraient trouver là leur origine.


Mots-clés :

Amphithéâtre, Venationes, Commerce des animaux sauvages, Agriculture

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