Cryptogamie, Algologie
33 (1) - Pages 41-59La présente révision taxinomique des cyanobactéries du genre Phormidium s'appuie sur des données de séquences moléculaires du 16S ainsi que sur des caractères morphologiques distinctifs. Plusieurs genres, clairement séparés les uns des autres (avec une similarité génétique inférieure à 95) ont déjà été définit et ségréger de ce complexe Phormidium (Phormidesmis, Wilmottia, etc). Tous ces genres sont aussi définis par des caractères morphologiques. Dans le cadre de la présente étude, nous avons étudié un groupe d'espèces (majoritairement des souches provenant de marais salants Thaïlandais) qui était auparavant classé parmi les Phormidium. Au vu de l'analyse de cluster de l'ARN 16S ce groupe d'espèces représente une lignée isolée qui est caractérisée par des caractères morphologiques distinct (voir le Phormidium groupe I au sens de Komárek & Anagnostidis 2005) et que nous décrivons comme un genre nouveau Oxynema, en concordance avec le code de nomenclature botanique (ICBN; McNeill & al. ed., 2007). Le cluster génétique, le plus proche, présente une similarité de l'ARN 16S inférieure à 93 et diffère par plusieurs caractères autapomorphiques. Les filaments des membres d'Oxynema sont cylindriques, rétrécis et courbes à leurs extrémités et généralement allongés avec des cellules plus ou moins pointues sans calyptra. A l'intérieur des cellules, les thylakoides sont distinctement organises de manière radiales comme dans le genre Microcoleus et le « Phormidium autumnale »-type. L'écologie de tous les membres qui appartiennent potentiellement à ces types est similaire. Toutes les espèces de ce cluster proviennent d'habitats halophyliques et dans une moindre mesure de source thermale et de sol ayant un contenu élevé en sel.